Avez-vous déjà pensé à élargir votre point de vue sur Lean et vos pratiques Lean dans la conception et la construction ?
Quel lien entre le Lean et l’Art ?
Ce que nous comprenons à propos du Lean est basé sur des observations faites par des personnes ayant une perspective d’ingénierie et scientifique sur le travail. Cette façon de voir le travail a été extrêmement précieuse, et il y a toujours un sentiment que le Lean peut manquer de quelque chose s’il veut devenir plus (+) pratiqué.
Un atelier récent explorant la perspective artistique du Lean a été une première étape dans l’expansion de notre compréhension du Lean et de la meilleure façon d’aider les autres à voir la valeur de l’approche Lean au travail.
L’Atelier
En mai dernier, certains « penseurs » Lean – notamment Robert Martichenko, Deborah McGee, Niklas Modig, Karyn Ross, John Shook, David Verble, Bryan Wahl et Tom Richert – ont rencontré trois artistes pendant trois jours pour réfléchir sur Le Lean et partager leurs points de vue.
L’objectif de l’atelier était d’interpréter et d’observer la pensée Lean à travers les «yeux» d’un artiste. Ils s’attendaient à ce que le point de vue des artistes augmente et améliore leur façon de penser Lean. Leur point de vue présentait un intérêt particulier parce qu’une grande partie de notre compréhension du Lean provient des perspectives de l’ingénierie et de la science. La discussion a exploité les idées des participants qui, ensemble, ont fait des observations sur la pensée Lean sous un angle différent de la plupart des praticiens de la communauté Lean.
Les artistes de l’atelier n’avaient jamais été exposés au Lean, tout au plus ils en avaient entendu parler superficiellement. Les « penseurs Lean » ont senti que c’était important car ils cherchaient que leurs perspectives soient purement basées sur l’expérience de l’atelier (artistique) et non sur des idées préconçues.
L’atelier : Le Lean et l’Art
Le premier jour de l’atelier comprenait des discussions et des simulations Lean.
Le deuxième jour, le groupe a visité l’usine Toyota à Georgetown, au Kentucky, avec une séance d’orientation et de débriefing dirigée par David Verble.
La troisième journée a débuté par une discussion animée par John Shook du Lean Enterprise Institute, suivie par les artistes qui ont passé six heures à réfléchir et à partager leurs points de vue sur le Lean. Joanna McGuffey a modéré la discussion des artistes en utilisant la méthodologie LEGO® SERIOUS PLAY®.
La méthodologie est un processus de communication facilité pour la réflexion partagée, la résolution de problèmes et la discussion de groupe basée sur la métaphore visuelle et le développement d’histoires. Lean Project Consulting et le Lean Construction Institute ont soutenu l’atelier.
Observations de l’atelier
L’atelier et les discussions qui ont suivi ont mis en évidence que, bien que la culture actuelle considère la pensée scientifique et artistique comme étant très différente, nous rencontrons tous des types de problèmes similaires dans notre travail. Les artistes ont eu trois observations sur les ateliers.
Leur première observation a été que lorsque les processus Lean fonctionnent efficacement, ils sont essentiellement le processus créatif. Ils ont reconnu que le processus Plan-Do-Check-Act fait partie intégrante de la façon dont ils fonctionnent mais ne l’a pas étiqueté comme tel. Ils ont vu leur éthique créative, et en particulier les compétences d’observation, comme quelque chose qu’ils pourraient enseigner aux gens utilisant des méthodes Lean. Par exemple, les observations généralement quantitatives sont privilégiées par rapport aux observations qualitatives. Cela peut en partie provenir de compétences observationnelles limitées.
Leur deuxième observation a été sur le « comment » le Lean Thinking a été développé chez Toyota. Ils ont reconnu «les arts et la spiritualité» comme les «racines du Lean» et ont perçu ces derniers comme étant intégrés à la façon dont Toyota travaille. L’influence de la spiritualité est devenue évidente pour eux dans une diapositive partagée par John Shook qui incluait le Bouddhisme, le Confucianisme, le Taoïsme et les croyances Shintoïstes comme ingrédients informant le Système de Production Toyota (TPS). L’influence des arts pour le groupe est une extension de l’influence de la spiritualité. Les artistes ont déclaré que les pratiques Lean actuelles ne reflètent pas ces influences «artistiques et spirituelles». Ils ont observé qu’une approche centrée sur le profit pour le Lean dans les discussions concernait la création de valeur et s’opposait aux valeurs formant le TPS.
Leur troisième observation est que le Lean manque de langage. Cette déclaration a été faite à plusieurs reprises. Lorsqu’ils ont insisté sur la raison de cette évaluation, ils ne leur ont pas semblé être une façon claire de parler de Lean. On s’attendait à ce que les artistes voient la langue du Lean comme incomplète, mais pas « tout à fait » manquante. Ils ont été exposés à une bonne dose de vocabulaire Lean, mais ce qu’ils ont entendu n’était pas pertinent pour leur façon de travailler. C’est probablement parce que lorsque nous travaillons avec les pratiques Lean, nous réduisons les préoccupations aux seuls faits, en laissant de côté l’histoire qui informe ces faits.
CONCLUSION
D’après les observations des artistes, les conclusions suivantes ont été tirées:
Les observations des praticiens Lean ont tendance à être étroites, axées principalement sur ce que nous évaluons comme étant des faits, sans tenir compte de l’ambiguïté et de tout ce qui est difficile à comprendre.
L’objectif de l’entreprise est souvent défini en termes économiques et de production plutôt que d’englober des objectifs soutenant des préoccupations communautaires et sociétales plus larges.
Le langage utilisé pour parler de Lean laisse de côté les histoires qui éclairent les faits que nous recherchons pour résoudre et améliorer les problèmes, et qui ne sont donc pas pertinentes pour la façon dont la plupart des gens vivent et travaillent.
L’atelier a commencé à élargir les connaissances de l’industrie et la compréhension des pratiques Lean. Cela va continuer. Les prochaines étapes comprennent l’identification des méthodes pour améliorer les compétences d’observation, la connexion du travail avec des fins émotionnellement enrichissantes, et le développement d’un vocabulaire Lean.
Le Lean et l’Art, ce n’est qu’un début d’ouverture sur une nouvelle conception (pas si nouvelle vu Toyota) de la démarche.
REFERENCES
http://leanconstructionblog.com/Lean-from-an-Arts-Perspective.html
PS : Je n’ai pas mis volontairement les photos des participants à cet atelier. Ma traduction de l’article étant complètement libre.